Mariana Maia
- DSAA Design Espace
Cet article a été rédigé lorsque j’étais étudiante en deuxième année de Diplôme Supérieur des Arts Appliqués, mention Espace à l’ésaat, et j’ai soutenu mon diplôme en juillet 2021.
Une fois diplômée en architecture au Brésil, j’ai cherché une formation complémentaire afin de découvrir des domaines que je ne connaissais pas encore. Quand j’ai fait les portes ouvertes de l’ésaat, ça m’a beaucoup plu, surtout l’ambiance : tout le monde était content, s’entendait bien. Il y avait aussi un côté plus créatif, et comme le DSAA est un diplôme de recherche, par rapport aux études d’architecture, la réflexion est beaucoup plus large. On dit que tout est à Paris mais les possibilités de projets sont nombreuses ici, notamment à Roubaix car c’est une ville qui a une politique culturelle de grande qualité : beaucoup d’agences, de projets culturels, d’expositions. En stage, j’ai pu prendre part à un collectif d’architectes, ça n’aurait pas été possible au Brésil, car il y a peu d’investissement dans ce type de structure.
Le DSAA mention Espace était exactement ce qu’il me fallait, notamment parce qu’il offre l’opportunité de réaliser un projet personnel de recherche en design : un sacré défi intellectuel à relever ! C’est très intense, il y a beaucoup d’intervenants, beaucoup de projets : ces 2 années de formation ont passé très vite. Au Brésil, je n’étais suivie que par un seul enseignant – mon tuteur – alors qu’à l’ésaat mon projet était mis en question par plusieurs professeurs ; à nous de faire nos choix parmi leurs différents avis : c’est compliqué mais c’est aussi un moyen de s’affirmer beaucoup plus.
Par ailleurs, en DSAA, l’échelle des projets est plus petite qu’en architecture où je parvenais rarement à réfléchir aux détails du projet, à la partie logistique, à approfondir les usages, la façon dont les personnes pourraient s’approprier l’espace, même les détails comme l’éclairage, de nombreux aspects qu’à l’ésaat on a pu aborder. C’était très enrichissant pour moi. La formation a également été l’occasion d’améliorer mon anglais, par exemple par le biais d’un workshop de 5 jours à Dunkerque, avec des étudiants de Belgique et un workshop en ligne pendant le confinement avec des étudiants de New York.
un parcours international
En étant étrangère, je me suis sentie très bien accueillie, tant par les professeurs que par mes camarades. L’école est un lieu agréable pour travailler et j’apprécie beaucoup l’esprit de collaboration que nous avons eu avec mes camarades de classe. Très rapidement, j’ai rencontré des étudiants de Produit et Textile qui sont devenus des amis. Chaque midi c’était l’occasion d’échanger sur nos journées et les travaux que nous réalisions en cours.
Je sens que la formation en DSAA a vraiment complété mon apprentissage et j’en garderai des souvenirs agréables. Après mon diplôme de DSAA, je souhaite continuer en France pour avoir une première expérience professionnelle.
un projet
la scénographie d’une exposition
En DSAA, nous réalisons différents projets : scénographie d’exposition, design participatif, workshops inter-mentions ou inter-écoles, architecture intérieure. Celui que je retiens est la réalisation de la scénographie d’exposition « Les Gens du Rail », qui revient sur 100 ans d’histoire ferroviaire française (1920-2020) en s’intéressant en celles et ceux qui ont travaillé au quotidien dans les trains, sur les voies, dans les ateliers ou les bureaux. Cette exposition est le fruit d’un partenariat des Archives nationales du monde du travail avec l’association Rails et Histoire, le master Expographie-Muséographie de l’université d’Artois et notre école.
En 1ère année de DSAA, nous avons travaillé en groupe de 4 étudiantes, de la conception jusqu’à la réalisation. Notre scénographie a eu pour but, suivant le propos muséographique, de faire pénétrer le visiteur dans l’univers du rail pour une entrée autre que celle de la machine. Elle proposait une ouverture vers l’imaginaire du voyage. Mettre la gare en avant c’est aussi présenter l’élément connu et reconnu de tous. Bien sûr, il fallait que notre scénographie soit minimaliste pour ne pas s’imposer au contenu ; c’est pourquoi nous avons extrait des éléments caractéristiques et signifiants – kiosques, bornes, signalétique au sol, horloge – qui sont alors devenus davantage des symboles évocateurs que des illustrations évidentes. L’un des éléments qui a particulièrement retenu notre attention était le kiosque de gare. Nos kiosques, supports des œuvres, permettaient d’appréhender la relation entre les différentes séquences et l’exposition dans son ensemble, dès l’entrée.
Ce travail a vraiment été très enrichissant pour moi en m’offrant l’opportunité d’accompagner toutes les étapes de création d’un projet de scénographie d’exposition et d’être en relation avec les différentes personnes impliquées : les commanditaires, les fournisseurs, la designer graphique et les muséographes.
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membre du groupe de recherche Algo+Ritmo (UFMS, Brésil), design paramétrique et fabrication numérique
stage chez Zerm, collectif d’architectes
stage chez Teslenco Architecture, agence d’architecture
stage chez Debora Rondon, architecte
publication d’un article : Citizens of the future: virtual reality as a visualization of possible narratives, Ed. Blucher