Lukas Persyn
- DSAA Design Produit
Cet article a été rédigé lorsque j’étais étudiant en deuxième année de Diplôme Supérieur des Arts Appliqués, mention Produit à l’ésaat, et j’ai soutenu mon diplôme en juin 2021.
Après mon BTS, il me semblait évident de poursuivre en DSAA et j’ai fait le choix de l’ésaat en raison de sa philosophie d’enseignement et pour l’équipe pédagogique du DSAA mention Produit. Le fait que l’ésaat soit au cœur de la métropole européenne de Lille, qui est riche d’événements culturels, a également été décisif. Ce qui est aussi intéressant ici, c’est d’évoluer avec des étudiants qui suivent des formations proches des nôtres et ainsi de pouvoir s’aider les uns les autres dans les différents projets. Un autre élément-clé est que l’école offre différentes ressources matérielles et différents partenariats et workshops avec des professionnels.
C’est d’ailleurs grâce à un workshop que j’ai trouvé le stage qui correspondait le plus à mes envies professionnelles. Tim Defleur, du studio Aequo, est intervenu en 1ère année de DSAA pendant une semaine. Il a vu comment je travaillais et réciproquement, ainsi mon arrivée au sein de l’équipe a été plus aisée : j’étais vraiment intégré, j’exerçais des responsabilités et mes idées étaient entendues lors de la conception d’un projet. Je pense que c’est cela qui m’a permis d’avoir davantage confiance dans mon travail et donc de gagner en autonomie. Ce qui m’a plu également chez Aequo, c’est la dimension pluridisciplinaire ; ils travaillent aussi bien l’objet que l’espace. Pour prendre un exemple, un jour nous pouvons aussi bien réfléchir à une gamme d’objets sur la brique, et le lendemain à l’aménagement d’un magasin comme à la réalisation d’une scénographie pour une exposition. De plus, leur travail va de la conception à la production, et c’est véritablement enrichissant d’être présent à toutes les étapes d’un projet.
maturité et positionnement
Comme je souhaite travailler dans des studios de création alliant plusieurs domaines : l’objet bien-sûr, l’espace ou encore la scénographie, mon stage m’a permis de confirmer ce choix pour mon avenir professionnel. D’ailleurs, je retourne chez Aequo deux mois après mon DSAA : une bonne transition vers la vie active !
Finalement, mes deux années à l’ésaat m’ont apporté une maturité dans mon travail ainsi qu’un positionnement plus personnel en tant que futur designer.
un projet
un travail sur l’usage des objets
Au cours de ma 2ème année, j’ai choisi de travailler sur les petites défaillances des objets électriques et électroniques au quotidien, plus particulièrement celles liées au contrôle, donc aux boutons et interfaces qui sont parfois défectueux et génèrent des émotions négatives à l’encontre de ces objets. Ce qui m’intéresse également est le retour au tangible dans un quotidien qui tend à devenir de plus en plus numérique et dématérialisé. Le problème posé par cette recherche est donc le suivant : comment le designer peut-il impliquer l’usager sans compliquer l’usage de ces objets ? J’en ai fait mon sujet de diplôme.
L’analyse des usages liés aux objets électriques et électroniques et les différents effets qu’ils produisent m’a permis de mettre en évidence la notion-clé de contrôle et plus précisément celle que l’on doit à Jean Baudrillard de « gestuelle de contrôle ». En effet, c’est le bouton qui paraît amener, par excès d’efficacité, cet usage machinal. Il semble donc nécessaire de remettre en question son utilisation systématique. Pour autant, il n’est pas question de prendre le temps de consulter le mode d’emploi ou encore d’arriver à un usage chronophage pour une action de la vie de tous les jours.
L’aspect intuitif se révèle être donc un outil intéressant pour des usages plus manuels et pour diversifier les gestes du quotidien. Pour obtenir un usage impliqué qui n’apparaisse pas comme une charge supplémentaire au quotidien, j’ai décidé de travailler sur différents types d’interfaces et niveaux de technicité répartis sur trois degrés de contrôle : l’interrupteur, les interfaces simples et les interfaces complexes. Ces trois degrés sont représentés dans mon projet par trois objets : le luminaire, l’enceinte et le lave-linge.
Ces premières recherches ont pu mettre en évidence que se séparer du bouton n’est pas si simple, ce dernier étant un outil très efficace. Mais également, il apparaît intéressant de développer des gestes qui soient propres à l’objet et permettent de comprendre plus facilement comment il fonctionne : cela évite la frustration. Ces premiers résultats m’encouragent à poursuivre les recherches notamment dans le travail de la gestuelle et de l’interaction tactile avec l’objet.
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stage à Lana Ruellan, céramiste
stage à Aequo, studio de design